Grave révélation: Bachar al-Assad aurait aidé Paris a tuer Mouammar Kadhafi
Mouammar Kadhafi n’aurait pas été tué par les brigades
révolutionnaires mais par un agent des services secrets français, selon les
quotidiens Daily Telegraph et Corriere della Sera. Une version qui n’est
toujours pas confirmée par les officiels.
Mouammar Kadhafi aurait été tué par un agent secret
français. C’est ce qu’affirme le quotidien italien Corriere della Sera. À
l’origine de cette allégation, les propos de Mahmoud Jibril, l’ancien Premier
ministre du gouvernement de transition aujourd’hui leader du nouveau parti
politique baptisé Alliance des forces nationales, lors d’une interview diffusée
la semaine dernière sur la télévision égyptienne Dream TV : “Un agent étranger
était infiltré avec les brigades révolutionnaires pour tuer le colonel
Kadhafi”, a-t-il affirmé.
S’il n’a pas précisé la nationalité de cet agent, le
journal romain, qui cite des sources diplomatiques occidentales basées à
Tripoli, révèle qu’il “était fort probablement français”. Dans le quotidien britannique Daily Telegraph,
Rami el-Obeidi, l’ancien responsable des relations avec les agences de
renseignement étrangères pour le Conseil national de transition, affirme sans
détour que “les services secrets français ont joué un rôle direct dans la mort
de Kadhafi”.
Paris aidé par Bachar al-Assad
Rami el-Obeidi rapporte également dans le journal
britannique que le colonel Kadhafi aurait été localisé à Syrte par les services
secrets français grâce à son téléphone satellite Iridium. Ce serait le régime
syrien qui leur aurait donné le numéro de portable du dirigeant libyen. Il
aurait ensuite été intercepté par ses communications avec des proches, réfugiés
en Syrie. Les soldats britanniques et turcs des forces de l’Otan auraient aussi
été informés, précise El-Obeidi, mais l’attaque contre le convoi de Kadhafi
aurait “été totalement menée par des forces françaises”.
Bachar al-Assad aurait trahi le dirigeant libyen dans
le simple but de tirer son épingle du jeu sur la scène internationale, estime
Rami el-Obeidi. “En échange de cette information, Assad a obtenu la promesse
d’une grâce de la part des Français et moins de pression politique sur le
régime – et c’est ce qui s’est passé”, poursuit El-Obeidi. Pourtant, en
novembre 2011, alors que la contestation contre le régime de Bachar al-Assad
gronde depuis huit mois, la France a pris ses distances avec Damas,
qualifiant notamment le Conseil national syrien d'”‘interlocuteur légitime” et
en rappelant son ambassadeur.
Selon le Corriere della Sera, la France avait tout
intérêt à mener l’opération car l’ancien président français Nicolas Sarkozy
souhaitait faire taire le général Kadhafi, qui avait ouvertement menacé d’en
dire plus sur le versement d’une importante somme d’argent pour financer sa
campagne électorale présidentielle de 2007. “Sarkozy avait toutes les raisons
de se débarrasser du colonel aussi vite que possible”, affirme des diplomates
occidentaux cités par le quotidien italien.
“Vaste fumisterie”
Cette révélation vient remettre en cause la version
officielle sur la mort du général Kadhafi. Selon l’Otan, l’aviation française aurait stoppé le convoi
de Mouammar Kadhafi alors qu’il tentait de fuir Syrte, le 20 octobre 2011.
Elle a toujours soutenu qu’elle ignorait qui se trouvait dans les voitures. Au
moins un avion français a mené l’assaut aérien, avant que les combattants de la
brigade du CNT n’attaquent le convoi et parviennent à capturer le colonel
Kadhafi. L’Alliance atlantique a assuré que l’ancien dirigeant libyen avait
péri dans une fusillade entre ses gardes du corps et des révolutionnaires après
sa capture et qu’aucun ordre de le tuer n’avait été donné.
Contacté par France24.com, le ministère de la Défense
n’a pas souhaité faire de commentaires. De son côté, Éric Dénécé, directeur du
Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), estime qu’il ne faut
pas accorder plus d’importance à ces allégations. “C’est une vaste fumisterie”,
atteste-t-il.
“Il n’existe aucun élément sérieux pour alimenter
cette thèse. Et quand bien même il y aurait des preuves, j’en discuterai la
véracité car Rami el-Obeidi n’a pas bonne réputation”, poursuit Éric Dénécé.
Rami el-Obeidi se présente sur son compte Twitter comme un “révolutionnaire,
ancien officiel du Comité national de transition libyen, fervent supporter d’un
régime souverain, démocratique et libre en Libye”.
À la mort de Kadhafi, El-Obeidi a été discrédité et
écarté du gouvernement de transition, en raison de ses liens avec le général
Abdelfattah Younès, tué en juillet dernier dans des conditions obscures.
Aujourd’hui, il travaille toujours pour le renseignement mais à un poste moins
officiel.
Source > France2
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