«- Quand, un jour, le peuple veut vivre Forcément, le destin lui obéit Et forcément, la nuit se dissipe Et forcément, les chaines se brisent…
Et… celui qui n’est pas attaché à la vie S’évapore dans l’atmosphère et y sera englouti ; Malheur, donc, à celui que la vie n’exalte pas : Au coup du victorieux néant, il n’échappera pas.» Ainsi, me dirent les êtres Et me parla leur âme cachée.
Et le vent maugréa entre les vallons, Sous les arbres et sur les monts: « -Quand je tends vers un but J’enfourche l’espérance et oublie toute prudence. Et je n’évite ni les montées scabreuses Ni les boules de flammes embrasées… Celui qui n’aime pas grimper les montagnes Vivra éternellement entre les fossés ».
Alors, le sang de la jeunesse tourbillonna dans mon cœur Et dans ma poitrine, des vents nouveaux hurlèrent Et je me mis à écouter le grondement du tonnerre Et la mélodie des vents et le bruit de la pluie Et la terre me dit, quand je lui avais demandé : « -Oh, mère ! Est-ce que tu hais l’humanité ? » « -Je bénis, parmi les hommes, les ambitieux Et ceux qui aiment affronter les dangers Et je maudis ceux qui ne se conforment pas au temps Et se suffisent de vivre la vie… la vie des pierres. Ainsi est l’univers .Vivant. Il aime la vie Et méprise le mort quel que soit son rang… Ni l’horizon n’accueille les oiseaux morts Ni les abeilles ne lèchent les fleurs fanées. Et sans la tendresse maternelle de mon cœur, Les tombes n’accueilleraient jamais les morts. Malheur, donc, à celui que la vie n’exalte pas, Au coup du victorieux néant, il n’échappera pas».
Et un soir d’automne, La nuit était épuisée par le chagrin et l’ennui, J’étais enivré tant les étoiles brillaient Et j’ai chanté à la tristesse tant qu’elle s’est enivrée Et j’ai demandé à l’obscurité : « -Est-ce que tu peux ressusciter Ce qui est par le printemps fané? »
Mais les lèvres de la nuit ne répondirent pas Et les nymphes de l’aube ne chantèrent pas. Et les bois me dirent avec une douceur Aussi admirable que les vibrations des cordes : « -L’hiver arrive, l’hiver embrumé, L’hiver de la neige… l’hiver de la pluie. Alors, s’éteint la magie… la magie des branches, La magie des fleurs, la magie des fruits Et la magie de la belle et douce nuit Et la magie des prairies exquises et embaumées. Et tombent les branches et leurs feuilles Et les fleurs d’un temps tendre et aimé. Et le vent les emporte dans tous les fleuves Et le courant les enterre où qu’il passe. Et tout s’éclipse comme un beau rêve Qui illumine un cœur et puis, disparait. Et …persiste la semence, qui porte Les réserves d’un bel âge évanoui Et le souvenir des saisons et le songe d’une vie Et les troupes dispersées des fantômes d’une vie… Enlaçant, sous la brume, Sous la neige et sous la pluie, La douceur d’une vie qui jamais n’ennuie Et le cœur du printemps doux et parfumé… Et rêvant des chants des oiseaux Et de la fragrance des fleurs et du goût des fruits.
Et …le temps passe… et… des douleurs naissent Et des douleurs périssent et puis d’autres renaissent. Et ses rêves deviennent une réalité Parée du mystère de l’aube. Et elle demande : -Où est la brume du matin ? Et la magie de la nuit ? Et le clair de la lune ? Et l’essaim des élégants papillons ? Et les abeilles qui chantent ? Et les nuages qui passent? Et où sont les rayons et les êtres ? Et où est la vie que j’attends? Que j’ai soif de la lumière au-dessus des branches ! Que j’ai soif de l’ombre sous les arbres ! Que j’ai soif de la fontaine, entre les prairies, Dansant et chantant entre les fleurs ! Que j’ai soif des chants des oiseaux, Des murmures de la brise et de la mélodie de la pluie ! Que j’ai soif de l’univers ! Mais où est l’existence ? Mais quand verrai-je le monde auquel j’aspire ? Tel est l’univers… il est derrière la torpeur de l’inertie Et à l’horizon du grand réveil. »
Et il ne fallut que le temps d’un battement d’ailes Pour que son désir grandît et triomphât. Alors, la terre se fendit Et révéla l’univers en sa plus belle image : Et vint le printemps avec ses mélodies Et ses rêves et sa jeunesse embaumée. Il posa sur ses lèvres des baisers Qui ravivent la jeunesse perdue Et lui dit : « - On t’a donné la vie Et tu es éternisée grâce à ta progéniture épargnée. Et la lumière t’a bénite… Accueille donc La jeunesse de la vie et la fertilité de l’âge. Celui dont les rêves adorent la lumière, Est bénit où qu’il paraisse. A toi l’espace et à toi l’univers et la lumière A toi la terre rêveuse et prospère ! A toi la beauté qui éternise ! A toi l’existence fraîche et immense ! Gambade à travers les champs Avec les doux fruits et les plus belles fleurs. Et confie-toi à la brise et confie-toi aux nuages ! Et confie-toi aux étoiles et confie-toi à la lune Et confie-toi à la vie et à ses passions Et à la beauté de cette superbe existence ! »
La nuit laissa transparaître une beauté profonde Qui rafraîchit l’imagination et ranime l’esprit… Et l’univers baigna dans une étrange magie Que gère un grand magicien. Et… s’allumèrent les bougies des éclatantes étoiles Et s’évapora l’encens… l’encens des fleurs. Et une âme d’une étrange beauté Ayant des ailes de clair de lune se mit à frémir. Et … retentit l’hymne sacré de la vie Dans un temple rêveur et envoûtant. Et il annonça dans l’univers que l’ambition Est la flamme de la vie et de la fortune Et que si les cœurs aspirent à la vie Forcément, le destin leur obéit.
Abou Kacem Chebbi « Les Chants de La Vie
» 1934.
إذا الشّعبُ يَوْمَاً أرَادَ الْحَيَـاةَ فــلا بــدّ أن
يســتجيب القــدرْ
ولا بُـدَّ لِلَّيـْلِ أنْ يَنْجَلِــي وَلا بُدَّ للقَيْدِ أَنْ يَـنْكَسِـر
وَمَنْ لَمْ يُعَانِقْهُ شَوْقُ الْحَيَـاةِ تَبَخَّـرَ في جَوِّهَـا وَانْدَثَـر
فَوَيْلٌ لِمَنْ لَمْ تَشُقْـهُ الْحَيَاةُ مِنْ صَفْعَـةِ العَـدَم المُنْتَصِر
كَذلِكَ قَالَـتْ لِـيَ الكَائِنَاتُ وَحَدّثَنـي رُوحُـهَا المُسْتَتِر
وَدَمدَمَتِ الرِّيحُ بَيْنَ الفِجَاجِ وَفَوْقَ الجِبَال وَتَحْتَ الشَّجَر
إذَا مَا طَمَحْـتُ إلِـى غَـايَةٍ رَكِبْتُ الْمُنَى وَنَسِيتُ الحَذَر
وَلَمْ أَتَجَنَّبْ وُعُـورَ الشِّعَـابِ وَلا كُبَّـةَ اللَّهَـبِ المُسْتَعِـر
وَمَنْ لايحب صُعُودَ الجِبَـالِ يَعِشْ أَبَدَ الدَّهْرِ بَيْنَ الحُفَـر
فَعَجَّتْ بِقَلْبِي دِمَاءُ الشَّبَـابِ وَضَجَّتْ بِصَدْرِي رِيَاحٌ أُخَر
وَأَطْرَقْتُ، أُصْغِي لِقَصْفِ الرُّعُودِ وَعَزْفِ الرِّيَاح وَوَقْعِ المَطَـر
وَقَالَتْ لِيَ الأَرْضُ - لَمَّا سَأَلْتُ : " أَيَـا أُمُّ هَلْ تَكْرَهِينَ البَشَر؟"
"أُبَارِكُ في النَّاسِ أَهْلَ الطُّمُوحِ وَمَنْ يَسْتَلِـذُّ رُكُوبَ الخَطَـر
وأَلْعَنُ مَنْ لا يُمَاشِي الزَّمَـانَ وَيَقْنَعُ بِالعَيْـشِ عَيْشِ الحَجَر
هُوَ الكَوْنُ حَيٌّ، يُحِـبُّ الحَيَاةَ وَيَحْتَقِرُ الْمَيْتَ مَهْمَا كَـبُر
فَلا الأُفْقُ يَحْضُنُ مَيْتَ الطُّيُورِ وَلا النَّحْلُ يَلْثِمُ مَيْتَ الزَّهَــر
وَلَـوْلا أُمُومَةُ قَلْبِي الرَّؤُوم لَمَا ضَمَّتِ المَيْتَ تِلْكَ الحُفَـر
فَوَيْلٌ لِمَنْ لَمْ تَشُقْـهُ الحَيَـاةُ مِنْ لَعْنَةِ العَـدَمِ المُنْتَصِـر!"
وفي لَيْلَةٍ مِنْ لَيَالِي الخَرِيفِ مُثَقَّلَـةٍ بِالأََسَـى وَالضَّجَـر
سَكِرْتُ بِهَا مِنْ ضِياءِ النُّجُومِ وَغَنَّيْتُ لِلْحُزْنِ حَتَّى سَكِـر
سَأَلْتُ الدُّجَى: هَلْ تُعِيدُ الْحَيَاةُ لِمَا أَذْبَلَتْـهُ رَبِيعَ العُمُـر؟
فَلَمْ تَتَكَلَّمْ شِفَـاهُ الظَّلامِ وَلَمْ تَتَرَنَّـمْ عَذَارَى السَّحَر
وَقَالَ لِيَ الْغَـابُ في رِقَّـةٍ مُحَبَّبـَةٍ مِثْلَ خَفْـقِ الْوَتَـر
يَجِيءُ الشِّتَاءُ، شِتَاءُ الضَّبَابِ شِتَاءُ الثُّلُوجِ، شِتَاءُ الْمَطَـر
فَيَنْطَفِئ السِّحْرُ، سِحْرُ الغُصُونِ وَسِحْرُ الزُّهُورِ وَسِحْرُ الثَّمَر
وَسِحْرُ الْمَسَاءِ الشَّجِيِّ الوَدِيعِ وَسِحْرُ الْمُرُوجِ الشَّهِيّ العَطِر
وَتَهْوِي الْغُصُونُ وَأَوْرَاقُـهَا وَأَزْهَـارُ عَهْدٍ حَبِيبٍ نَضِـر
وَتَلْهُو بِهَا الرِّيحُ في كُلِّ وَادٍ وَيَدْفنُـهَا السَّيْـلُ أنَّى عَـبَر
وَيَفْنَى الجَمِيعُ كَحُلْمٍ بَدِيـعٍ تَأَلَّـقَ في مُهْجَـةٍ وَانْدَثَـر
وَتَبْقَى البُـذُورُ التي حُمِّلَـتْ ذَخِيـرَةَ عُمْرٍ جَمِـيلٍ غَـبَر
وَذِكْرَى فُصُول ٍ، وَرُؤْيَا حَيَاةٍ وَأَشْبَاح دُنْيَا تَلاشَتْ زُمَـر
مُعَانِقَـةً وَهْيَ تَحْـتَ الضَّبَابِ وَتَحْتَ الثُّلُوجِ وَتَحْـتَ الْمَدَر
لَطِيفَ الحَيَـاةِ الذي لا يُمَـلُّ وَقَلْبَ الرَّبِيعِ الشَّذِيِّ الخَضِر
وَحَالِمَـةً بِأَغَـانِـي الطُّيُـورِ وَعِطْرِ الزُّهُورِ وَطَعْمِ الثَّمَـر
وَمَا هُـوَ إِلاَّ كَخَفْـقِ الجَنَاحِ حَتَّـى نَمَا شَوْقُـهَا وَانْتَصَـر
فصدّعت الأرض من فوقـها وأبصرت الكون عذب الصور
وجـاءَ الربيـعُ بأنغامـه وأحلامـهِ وصِبـاهُ العطِـر
وقبلّـها قبـلاً في الشفـاه تعيد الشباب الذي قد غبـر
وقالَ لَهَا : قد مُنحـتِ الحياةَ وخُلّدتِ في نسلكِ الْمُدّخـر
وباركـكِ النـورُ فاستقبـلي شبابَ الحياةِ وخصبَ العُمر
ومن تعبـدُ النـورَ أحلامـهُ يباركهُ النـورُ أنّـى ظَهر
إليك الفضاء، إليك الضيـاء إليك الثرى الحالِمِ الْمُزْدَهِر
إليك الجمال الذي لا يبيـد إليك الوجود الرحيب النضر
فميدي كما شئتِ فوق الحقول بِحلو الثمار وغـض الزهـر
وناجي النسيم وناجي الغيـوم وناجي النجوم وناجي القمـر
وناجـي الحيـاة وأشواقـها وفتنـة هذا الوجـود الأغـر
وشف الدجى عن جمال عميقٍ يشب الخيـال ويذكي الفكر
ومُدَّ عَلَى الْكَوْنِ سِحْرٌ غَرِيبٌ يُصَـرِّفُهُ سَـاحِـرٌ مُقْـتَدِر
وَضَاءَتْ شُمُوعُ النُّجُومِ الوِضَاء وَضَاعَ البَخُورُ، بَخُورُ الزَّهَر
وَرَفْرَفَ رُوحٌ غَرِيبُ الجَمَالِ بِأَجْنِحَـةٍ مِنْ ضِيَاءِ الْقَمَـر
وَرَنَّ نَشِيدُ الْحَيَاةِ الْمُقَـدَّسِ في هَيْكَـلٍ حَالِمٍ قَدْ سُـحِر
وَأَعْلَنَ في الْكَوْنِ أَنَّ الطُّمُوحَ لَهِيبُ الْحَيَـاةِ وَرُوحُ الظَّفَـر
إِذَا طَمَحَتْ لِلْحَيَاةِ النُّفُوسُ فَلا بُدَّ أَنْ يَسْتَجِيبَ الْقَـدَرْ
ولا بُـدَّ لِلَّيـْلِ أنْ يَنْجَلِــي وَلا بُدَّ للقَيْدِ أَنْ يَـنْكَسِـر
وَمَنْ لَمْ يُعَانِقْهُ شَوْقُ الْحَيَـاةِ تَبَخَّـرَ في جَوِّهَـا وَانْدَثَـر
فَوَيْلٌ لِمَنْ لَمْ تَشُقْـهُ الْحَيَاةُ مِنْ صَفْعَـةِ العَـدَم المُنْتَصِر
كَذلِكَ قَالَـتْ لِـيَ الكَائِنَاتُ وَحَدّثَنـي رُوحُـهَا المُسْتَتِر
وَدَمدَمَتِ الرِّيحُ بَيْنَ الفِجَاجِ وَفَوْقَ الجِبَال وَتَحْتَ الشَّجَر
إذَا مَا طَمَحْـتُ إلِـى غَـايَةٍ رَكِبْتُ الْمُنَى وَنَسِيتُ الحَذَر
وَلَمْ أَتَجَنَّبْ وُعُـورَ الشِّعَـابِ وَلا كُبَّـةَ اللَّهَـبِ المُسْتَعِـر
وَمَنْ لايحب صُعُودَ الجِبَـالِ يَعِشْ أَبَدَ الدَّهْرِ بَيْنَ الحُفَـر
فَعَجَّتْ بِقَلْبِي دِمَاءُ الشَّبَـابِ وَضَجَّتْ بِصَدْرِي رِيَاحٌ أُخَر
وَأَطْرَقْتُ، أُصْغِي لِقَصْفِ الرُّعُودِ وَعَزْفِ الرِّيَاح وَوَقْعِ المَطَـر
وَقَالَتْ لِيَ الأَرْضُ - لَمَّا سَأَلْتُ : " أَيَـا أُمُّ هَلْ تَكْرَهِينَ البَشَر؟"
"أُبَارِكُ في النَّاسِ أَهْلَ الطُّمُوحِ وَمَنْ يَسْتَلِـذُّ رُكُوبَ الخَطَـر
وأَلْعَنُ مَنْ لا يُمَاشِي الزَّمَـانَ وَيَقْنَعُ بِالعَيْـشِ عَيْشِ الحَجَر
هُوَ الكَوْنُ حَيٌّ، يُحِـبُّ الحَيَاةَ وَيَحْتَقِرُ الْمَيْتَ مَهْمَا كَـبُر
فَلا الأُفْقُ يَحْضُنُ مَيْتَ الطُّيُورِ وَلا النَّحْلُ يَلْثِمُ مَيْتَ الزَّهَــر
وَلَـوْلا أُمُومَةُ قَلْبِي الرَّؤُوم لَمَا ضَمَّتِ المَيْتَ تِلْكَ الحُفَـر
فَوَيْلٌ لِمَنْ لَمْ تَشُقْـهُ الحَيَـاةُ مِنْ لَعْنَةِ العَـدَمِ المُنْتَصِـر!"
وفي لَيْلَةٍ مِنْ لَيَالِي الخَرِيفِ مُثَقَّلَـةٍ بِالأََسَـى وَالضَّجَـر
سَكِرْتُ بِهَا مِنْ ضِياءِ النُّجُومِ وَغَنَّيْتُ لِلْحُزْنِ حَتَّى سَكِـر
سَأَلْتُ الدُّجَى: هَلْ تُعِيدُ الْحَيَاةُ لِمَا أَذْبَلَتْـهُ رَبِيعَ العُمُـر؟
فَلَمْ تَتَكَلَّمْ شِفَـاهُ الظَّلامِ وَلَمْ تَتَرَنَّـمْ عَذَارَى السَّحَر
وَقَالَ لِيَ الْغَـابُ في رِقَّـةٍ مُحَبَّبـَةٍ مِثْلَ خَفْـقِ الْوَتَـر
يَجِيءُ الشِّتَاءُ، شِتَاءُ الضَّبَابِ شِتَاءُ الثُّلُوجِ، شِتَاءُ الْمَطَـر
فَيَنْطَفِئ السِّحْرُ، سِحْرُ الغُصُونِ وَسِحْرُ الزُّهُورِ وَسِحْرُ الثَّمَر
وَسِحْرُ الْمَسَاءِ الشَّجِيِّ الوَدِيعِ وَسِحْرُ الْمُرُوجِ الشَّهِيّ العَطِر
وَتَهْوِي الْغُصُونُ وَأَوْرَاقُـهَا وَأَزْهَـارُ عَهْدٍ حَبِيبٍ نَضِـر
وَتَلْهُو بِهَا الرِّيحُ في كُلِّ وَادٍ وَيَدْفنُـهَا السَّيْـلُ أنَّى عَـبَر
وَيَفْنَى الجَمِيعُ كَحُلْمٍ بَدِيـعٍ تَأَلَّـقَ في مُهْجَـةٍ وَانْدَثَـر
وَتَبْقَى البُـذُورُ التي حُمِّلَـتْ ذَخِيـرَةَ عُمْرٍ جَمِـيلٍ غَـبَر
وَذِكْرَى فُصُول ٍ، وَرُؤْيَا حَيَاةٍ وَأَشْبَاح دُنْيَا تَلاشَتْ زُمَـر
مُعَانِقَـةً وَهْيَ تَحْـتَ الضَّبَابِ وَتَحْتَ الثُّلُوجِ وَتَحْـتَ الْمَدَر
لَطِيفَ الحَيَـاةِ الذي لا يُمَـلُّ وَقَلْبَ الرَّبِيعِ الشَّذِيِّ الخَضِر
وَحَالِمَـةً بِأَغَـانِـي الطُّيُـورِ وَعِطْرِ الزُّهُورِ وَطَعْمِ الثَّمَـر
وَمَا هُـوَ إِلاَّ كَخَفْـقِ الجَنَاحِ حَتَّـى نَمَا شَوْقُـهَا وَانْتَصَـر
فصدّعت الأرض من فوقـها وأبصرت الكون عذب الصور
وجـاءَ الربيـعُ بأنغامـه وأحلامـهِ وصِبـاهُ العطِـر
وقبلّـها قبـلاً في الشفـاه تعيد الشباب الذي قد غبـر
وقالَ لَهَا : قد مُنحـتِ الحياةَ وخُلّدتِ في نسلكِ الْمُدّخـر
وباركـكِ النـورُ فاستقبـلي شبابَ الحياةِ وخصبَ العُمر
ومن تعبـدُ النـورَ أحلامـهُ يباركهُ النـورُ أنّـى ظَهر
إليك الفضاء، إليك الضيـاء إليك الثرى الحالِمِ الْمُزْدَهِر
إليك الجمال الذي لا يبيـد إليك الوجود الرحيب النضر
فميدي كما شئتِ فوق الحقول بِحلو الثمار وغـض الزهـر
وناجي النسيم وناجي الغيـوم وناجي النجوم وناجي القمـر
وناجـي الحيـاة وأشواقـها وفتنـة هذا الوجـود الأغـر
وشف الدجى عن جمال عميقٍ يشب الخيـال ويذكي الفكر
ومُدَّ عَلَى الْكَوْنِ سِحْرٌ غَرِيبٌ يُصَـرِّفُهُ سَـاحِـرٌ مُقْـتَدِر
وَضَاءَتْ شُمُوعُ النُّجُومِ الوِضَاء وَضَاعَ البَخُورُ، بَخُورُ الزَّهَر
وَرَفْرَفَ رُوحٌ غَرِيبُ الجَمَالِ بِأَجْنِحَـةٍ مِنْ ضِيَاءِ الْقَمَـر
وَرَنَّ نَشِيدُ الْحَيَاةِ الْمُقَـدَّسِ في هَيْكَـلٍ حَالِمٍ قَدْ سُـحِر
وَأَعْلَنَ في الْكَوْنِ أَنَّ الطُّمُوحَ لَهِيبُ الْحَيَـاةِ وَرُوحُ الظَّفَـر
إِذَا طَمَحَتْ لِلْحَيَاةِ النُّفُوسُ فَلا بُدَّ أَنْ يَسْتَجِيبَ الْقَـدَرْ
*شرح قصيده (إرادة الحياة)
للشاعر أبو القاسم الشابي
1_ إذا الشعب يوما أراد الحياة
فلا بد أن يستجيب القدر
المعنى:إذا أراد الشعب أن يعيش حرا كريما. فلا بد أن تجري الأمور وفق إرادته.ويحقق مراده
2_ولا بد لليل أن ينجلي
ولا بد للقيد أن ينكسر
صور الاستعمار وقد رحل ليلا ينجلي (يزول) وصور الظلم وقد زال
3_ومن لم يعانقه شوق الحياة
تبخر في جوها واندثر
صور شوق الحياة إنسان يعانق . وصور زوال الإنسان وهلاكه تبخر الذي يخرج من السائل ولا يترك أثرا في نهاية تبخره .
4_كذلك قالت لي الكائنات
وحدثني روحها المستتر
صور الكائنات الكونية إنسانا يخاطب الشاعر كما صور المعاني المستترة فيها إنسانا يحدثه ويتعلم منه .
5_ودمدمت الريح بين الفجاج
وفوق الجبال وتحت الشجر
صور الرياح إنسانا غاضبا .صوته مدو في الطرقات والمنخفضات وفوق الجبال وتحت الشجر.
6_إذا ما طمحت إلى غاية
ركبت المنى ونسيت الحذر
صور المنى لباسا يرتدى . وصور الحذر لباسا يخلع .ويلقى بعيدا .
7_ومن لا يحب صعود الجبال
يعش ابد الدهر بين الحفر
صور حال الإنسان الذي لا يحب الحياة الكريمة فيعيش حياته متعثرا بين الحفر ولا يقوى على النهوض .
8_فعجت بقلبي دماء الشباب
وضجت بصدري رياحٌ أخر
صور قلبه الطموح وقد امتلأ بدماء الشباب حيوية ونشاطا. كما صور الآمال التي يتمناها رياحا تضج بصدره. والمقصود حبه للبذل والعطاء .
9_وأطرقت أصغي لقصف الرعود
وعزف الرياح ووقع المطر
صور صوت الرياح صوت عود يعزف . وصور صوت الرعود صوت تكسر الشجر.وصوت المطر صوت إيقاع رقص .أو غناء أو نشيد .
10_وقالت لي الأرض لما سألت
أيا أم هل تكرهين البشر ؟
صور الأرض أما يسائلها
11_أبارك في الناس أهل الطموح
ومن يستلذ ركوب الخطر .
صور الأرض أما تجيبه . وصور الخطر دابة تركب .
12_هو الكون حيٌ يحب الحياة
ويحتقر الميت مهما كبر .
صور الكون إنسانا حيا . كما صور الإنسان الكسول الخامل ميتا مندثراً.
13_فلا الأفق يحضن ميت الطيور
ولا النحل يلثم ميت الزهر .
صور الأفق إنسانا يرفض أن يحضن ميت الطيور . كما صور النحل إنسانا لا يلثم ميت الزهر .
14_سالت الدجى: هل تعيد الحياة
لما أذبلته ربيع العمر ؟
صور الكائنات الحية وقد ضعفت شجره ذبلت *وصور عمر الكائنات نباتا مونعا .
15_فلم تتكلم شفاه الظلام
ولم تترنم عذارى السحر .
صور الظلام إنسانا لا يتكلم .كما صور الحسان في الليل صامته لا تترنم .
16_وقال لي الغاب في رقة
محببة مثل خفق الوتر
صور الغاب إنسانا صوته رقيق عذب وصور الصوت لحنا جميلا ينبعث من وتر آلة موسيقية .
17_يجيء الشتاء .شتاء الضباب
شتاء الثلوج .شتاء المطر .
صور الشتاء وقد انتشر الضباب وسقط الثلج فغطى الأرض .ونزل المطر .
18_وتبقى البذور.التي حملت
ذخيرة عمر جميل غبر
19_معانقة وهي تحت الضباب
وتحت الثلوج وتحت المدر
20_لطيف الحياة الذي لا يمل
وقلب الربيع الشذي الخضر
صور البذور إنسانا يحمل سر وجوده . وصور البذور وهي تحت الضباب .والثلوج والمدر .أناسا يعانقون طيف الحياة والربيع الأخضر .
21_ظمئت إلى النور فوق الغصون !
ظمئت إلى الظل تحت الشجر .
صور البذور إنسانا ظمآناً . كما صور النور ماء يبعث الحياة فيها . وصورها إنسانا ظمآناً .كما صور الظل تحت الشجر ماء يرويها .
22_وما هو إلا كخفق الجناح
حتى نما شوقها وانتصر .
صور حركة قدوم النور مثل حركة خفق جناح الطائر . صور البذور إنسانا يتشوق إلى النور.
23_فصدعت الأرض من فوقها
وأبصرت الكون عذب الصور
صور البذور إنسانا شق التراب والصخر من فوقه وخرج . وصورها وقد أطلت إنسانا يبصر صور الكون العذبة .
24_وأعلن في الكون :أن الطموح
لهيب الحياة.وروح الظفر!
صور صوتا قد اسمع الكون .وصور الطموح لهيبا يبعث الحياة في كل كائن وصور الظفر إنسان روحه الطموح .
25_إذا طمحت للحياة النفوس
فلا بد أن يستجيب القدر!