François Hollande est attendu le 10 mai au Jardin du Luxembourg, à 
Paris, pour la commémoration de la Journée nationale des mémoires de la 
traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Cette cérémonie 
symbolique est de nouveau l’occasion pour les associations de lutte 
contre le racisme de réclamer des réparations face à cette immense 
tragédie humaine.
     
     
    
François Hollande lors de la cérémonie de la journée nationale des
 mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, le 10 mai
 2013.
     
    
      Depuis neuf ans, la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions fixée le 10 mai
 est célébrée. Cette date symbolique fait référence à la loi Taubira 
promulguée le 10 mai 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme 
des crimes contre l’humanité. Cette législation portée par l’actuelle 
ministre de la Justice Christiane Taubira brise le silence sur l’une des
 plus grandes tragédies du monde.
      
      
      
Pour la 3e fois depuis son élection, François Hollande participe à la cérémonie qui commémore cette journée au Jardin du Luxembourg, à Paris, la même qui avait vu en 2013 l'expulsion de militants anti-négrophobie. Cette année, le chef de l’Etat doit inaugurer une exposition en l’honneur du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti.
Pour la 3e fois depuis son élection, François Hollande participe à la cérémonie qui commémore cette journée au Jardin du Luxembourg, à Paris, la même qui avait vu en 2013 l'expulsion de militants anti-négrophobie. Cette année, le chef de l’Etat doit inaugurer une exposition en l’honneur du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti.
« Autoculpabilisation permanente »
      Dans chaque département, des cérémonies se doivent également 
d’être organisées pour l’occasion. Pour le symbole, certaines 
municipalités font de même. C’était le cas dans la ville de 
Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, depuis 2007. Mais, cette année, la 
municipalité ne prendra pas part à ces commémorations. Nouvellement élu,
 le maire FN Franck Briffaut a fait savoir qu’il n’organisait pas de cérémonie pour le 10 mai. Il dénonce une « autoculpabilisation permanente ».
 Ce sont les termes choisis par cet élu frontiste pour relativiser le 
rôle tenu par la France durant la traite transatlantique et l’esclavage 
qui en découla durant quatre siècles. 
      
      
      
Des associations antiracistes et d’outre-mer sont vite montées au créneau pour dénoncer sa position. Cela n’a pourtant pas empêché le député UMP Thierry Mariani de lancer l'opération « déculpabilisation » le 7 mai sur son compte Twitter. De la même manière, il estime que les Occidentaux n’ont pas à rougir d’avoir pratiqué le trafic d’êtres humains durant des siècles, en se servant sans scrupules des actions de Boko Haram au Nigéria pour noyer des faits historiques. « Les professionnels du racisme systémique comme d’ordinaire n’aiment pas que l’on rappelle certaines vérités historiques », a lancé l'association des Indivisibles.
Des associations antiracistes et d’outre-mer sont vite montées au créneau pour dénoncer sa position. Cela n’a pourtant pas empêché le député UMP Thierry Mariani de lancer l'opération « déculpabilisation » le 7 mai sur son compte Twitter. De la même manière, il estime que les Occidentaux n’ont pas à rougir d’avoir pratiqué le trafic d’êtres humains durant des siècles, en se servant sans scrupules des actions de Boko Haram au Nigéria pour noyer des faits historiques. « Les professionnels du racisme systémique comme d’ordinaire n’aiment pas que l’on rappelle certaines vérités historiques », a lancé l'association des Indivisibles.
Coupable du commerce triangulaire
      Franck Briffaut, Thierry Mariani et leurs acolytes, argumentant 
que l’esclavage existe toujours, voudraient taire l’étendue de la traite
 négrière institutionnalisée par les Occidentaux et notamment la France.
      
      
      
Non. Le 10 mai est là pour rappeler cet épisode noir de son Histoire. Ce sont entre 11 et 13 millions de Noirs Africains qui ont pâti de la traite négrière atlantique du XVe au XIXe siècle. Réduits à l’esclavage, ils étaient envoyés en Amérique du Sud, dans les Caraïbes ou en Amérique du Nord pour y être exploités.
Débuté au XVe siècle par les Portugais, ce trafic d’êtres humains atteint son apogée au XVIIIe siècle. La France est au cœur de ce commerce triangulaire qui permet à l'Europe de prospérer sur le dos de millions d'hommes et de femmes dépouillés de leur humanité. Les grands ports négriers de Nantes, de Bordeaux ou de La Rochelle s’illustrent dans ce trafic. A la fin du XVIIe siècle, près de 100 000 esclaves par an sont déportés. Il faudra attendre le XIXe siècle avec l’abolition de la traite et de l’esclavage pour mettre fin à la traite transatlantique.
Non. Le 10 mai est là pour rappeler cet épisode noir de son Histoire. Ce sont entre 11 et 13 millions de Noirs Africains qui ont pâti de la traite négrière atlantique du XVe au XIXe siècle. Réduits à l’esclavage, ils étaient envoyés en Amérique du Sud, dans les Caraïbes ou en Amérique du Nord pour y être exploités.
Débuté au XVe siècle par les Portugais, ce trafic d’êtres humains atteint son apogée au XVIIIe siècle. La France est au cœur de ce commerce triangulaire qui permet à l'Europe de prospérer sur le dos de millions d'hommes et de femmes dépouillés de leur humanité. Les grands ports négriers de Nantes, de Bordeaux ou de La Rochelle s’illustrent dans ce trafic. A la fin du XVIIe siècle, près de 100 000 esclaves par an sont déportés. Il faudra attendre le XIXe siècle avec l’abolition de la traite et de l’esclavage pour mettre fin à la traite transatlantique.
Un jour férié pour commémorer l’abolition de l’esclavage ?
      Le préjudice est tellement énorme que des associations 
antiracistes et des syndicats réclament aujourd’hui à l’Etat français 
une « véritable politique de réparation ».
 Le Comité d’organisation du 10 mai, le Conseil représentatif des 
associations noires de France (CRAN), la CGT outremer et Solidaires 
prévoient un rassemblement à proximité du Jardin du Luxembourg, en marge
 des commémorations officielles.
      
      
      
« Tandis que François Hollande fera son allocution habituelle, nous demanderons qu'une véritable politique de réparation soit mise en place, comme le gouvernement s'y était d'ailleurs engagé en octobre 2012 », écrivent les organisations dans un communiqué. Lors de la cérémonie de l’an dernier, elles s’étaient heurtées à la fin de non-recevoir du président qui avait indiqué refuser l’idée d’une réparation matérielle de l’esclavage. « Les organisateurs de ce rassemblement invitent le président de la République à comprendre qu'en refusant la réparation, il ne fait que défendre objectivement les intérêts des auteurs du crime contre l'humanité et de leurs héritiers. Quand un crime est commis, il doit être réparé », martèlent-elles.
« Tandis que François Hollande fera son allocution habituelle, nous demanderons qu'une véritable politique de réparation soit mise en place, comme le gouvernement s'y était d'ailleurs engagé en octobre 2012 », écrivent les organisations dans un communiqué. Lors de la cérémonie de l’an dernier, elles s’étaient heurtées à la fin de non-recevoir du président qui avait indiqué refuser l’idée d’une réparation matérielle de l’esclavage. « Les organisateurs de ce rassemblement invitent le président de la République à comprendre qu'en refusant la réparation, il ne fait que défendre objectivement les intérêts des auteurs du crime contre l'humanité et de leurs héritiers. Quand un crime est commis, il doit être réparé », martèlent-elles.
La rançon de l'indépendance d'Haïti appelée à être rendue
      Face aux tragédies de l’esclavage et de la traite qui ont laissé 
des traces prégnantes jusqu'à ce jour, le collectif prône des mesures de
 réparation comme « un jour férié, un 
musée de l'Esclavage et de la Colonisation, une réforme agraire dans 
l'outre-mer, ou encore la restitution de la rançon imposée à Haïti » pour obtenir son indépendance
 obtenue en 1804 à l’issue d’une révolte d’esclaves. Le fait que cet île
 des Caraïbes tienne une place particulière lors de la commémoration 
sonne faux pour le collectif qui fustige « l'hypocrisie de François Hollande » «
 qui refuse toujours de restituer au peuple haïtien la rançon de 
l'indépendance imposée par la France (et qui représente l'équivalent de 
21 milliards de dollars) ».
      
      
      
Si l’Etat traîne des pieds de ce côté, le MRAP espère obtenir mieux de la justice. L’association a ainsi porté plainte l’an dernier contre la Caisse des Dépôts et Consignations, chargée d’encaisser les sommes que devaient percevoir les anciens colons au titre de dédommagement après l’indépendance d’Haïti. Par ailleurs, le MRAP soutient la plainte d’une descendante d’esclaves pour crime contre l’humanité perpétré à l’encontre de ses arrière-arrière-grands-parents.
Tant que l’Etat rechignera à faire un pas de plus vers la reconnaissance de ce passé sombre et de traiter leurs conséquences, les associations ne tairont pas leurs revendications de si tôt.
Si l’Etat traîne des pieds de ce côté, le MRAP espère obtenir mieux de la justice. L’association a ainsi porté plainte l’an dernier contre la Caisse des Dépôts et Consignations, chargée d’encaisser les sommes que devaient percevoir les anciens colons au titre de dédommagement après l’indépendance d’Haïti. Par ailleurs, le MRAP soutient la plainte d’une descendante d’esclaves pour crime contre l’humanité perpétré à l’encontre de ses arrière-arrière-grands-parents.
Tant que l’Etat rechignera à faire un pas de plus vers la reconnaissance de ce passé sombre et de traiter leurs conséquences, les associations ne tairont pas leurs revendications de si tôt.








 
 
 
 
 
 
 
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